Programme de Lutte Anti-Érosive (PLAE) Phases I - V

Description détaillée du projet :

Madagascar subit la dégradation de ses terres à une vitesse alarmante en raison de techniques agricoles et forestières inappropriées (cultures itinérantes sur brûlis (tavy), surexploitation du bois surtout comme source d’énergie, renouvellement des pâturages par le feu etc.) et la croissance rapide de la population. Ces facteurs sont à l’origine de l’emportement de la couche arable des sols qui provoque la sédimentation accélérée des rizières et leurs infrastructures. Par conséquence, la productivité agricole est fortement réduite. Par manque d’alternatives, la population a souvent recours aux ressources naturelles des aires protégées, ce qui menace l’exceptionnelle biodiversité du pays. La précarité de la sécurisation foncière aggrave la situation. Le “Programme de Lutte Anti-Érosive - PLAE ”, aujourd’hui dans sa 5ième phase, vise depuis 1998 la gestion durable des bassins versants et la protection des périmètres irrigués agricoles :

Le PLAE l (1998-2004) et PLAE II (2004-20134) s’inscrivait dans le cadre du programme environnemental germano-malgache. Le PLAE I et II ont focalisé leurs interventions sur le développement de mesures antiérosives efficaces et abordables ainsi que l’introduction de techniques agricoles améliorées dans les plus grandes zones de riz cultivées de Madagascar (Bezaha, Marovoay, Andapa, Soavina, Ambanja et Antananarivo), tout en formant les agriculteurs afin qu´ils puissent appliquer ces techniques eux-mêmes.

La 3ème phase (2014-2019), augmente son champ d´intervention en mettant en place une approche de reboisement communautaire (RVI, Reboisement Villageois Individuel, développé par GIZ) à grande échelle. Les producteurs sont également formés sur les aspects de l’Agriculture de Conservation dans le but d’améliorer leurs sites à vocation forestière et de les valoriser dès le début. Les ménages bénéficient ainsi d’un revenu additionnel ainsi généré, le projet contribue à la réduction de la pauvreté. De plus, le PLAE assiste les communes sélectionnées dans la sécurisation foncière au bénéfice des paysans et des planteurs d’arbres, ceci afin de garantir la durabilité des mesures antiérosives. Les administrations communales décentralisées reçoivent une formation et un appui organisationnel afin d’améliorer la gouvernance locale et renforcer le développement rural.

Durant la 3ème phase le PLAE intervient dans trois régions (Boeny, Diana et Betsiboka) couvrant au total sept districts et 49 communes, avec 9.500 reboiseurs organisés en 909 organisations villageoises (GAR) mettant en œuvre le programme. 9.112 hectares sont ainsi reboisés et environ 5.500 hectares protégés par des mesures antiérosives en amont.

La Phase V du PLAE contribue à l’aménagement durable des sols dans les zones d’intervention. Elle s’inscrit dans l’initiative AFR100 / Restauration des Paysages et des Forêts (RPF) et vise entre autres la production durable de bois (surtout bois énergie). Le projet contribue ainsi à la réduction de la pression sur les forêts naturelles, à l’amélioration de la situation économique des bénéficiaires (paysans, éleveurs et communes) et à mitigation des effets du changement climatique.

Nature des services fournis :

AHT intervient sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP) auquel elle fournit un appui à la mise en œuvre du PLAE. Depuis la phase III du PLAE le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) est intégré de plus en plus dans les activités du programme. Les services principaux sont :

  • Gestion technique et financière de l’ensemble du programme, y compris une partie des fonds propres internes (RPI) au nom du MAEP ;
  • Appui à la planification territoriale, à l’attribution foncière et à l’application des conventions relatives au développement rural et à la protection de la biodiversité ;
  • Reboisement sur des terres dégradées, appui à la filière bois-énergie et au renforcement de la chaîne de valeur « biomasse énergétique » ;
  • Conseil technique pour l’adaptation des pratiques agroforestières et agroécologiques, une agriculture respectueuse des sols qui promeut également la sécurité alimentaire afin d’atténuer les effets du changement climatique, le contrôle mécanique de l’érosion, la bonne gestion du pâturage sédentaire et durable sur des terres dégradées sans recours au feu à l’aide de schémas d’aménagement pastoral et la protection des investissements contre les feux de brousse ;
  • Sécurisation foncière pour les terres aménagées de manière durable et appui à la planification territoriale afin de promouvoir le développement rural et la protection de la biodiversité (Plans d’Aménagements) ; 
  • L’établissement de forêts communales sur des terres dégradées (reboisement et mise en défense ; approche pilote) ;
  • Appui aux associations et groupements villageois (dont plus d’un tiers sont des femmes) dans la planification, la gestion et le suivi de la restauration de terres ;
  • Investissements dans l’infrastructure communale, surtout pour la sécurisation foncière, et mesures de contrôle de l’érosion.
Ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Élevage (MPAE)
BMZ à travers la KfW
04/1998– 06/2021
Montant total du projet: 13.250.000 €