Les périmètres irrigués publics (PPI) de la Basse Vallée de la Medjerda (BVM) ont été mis en place il y a près de 60 ans et couvrent une superficie d'environ 27 000 ha. Les infrastructures installées à l'origine (le canal de Laaroussia, les stations de pompage, les prises d'eau gravitaires, les réseaux de canaux, etc.) sont aujourd'hui largement vétustes. La modernisation des périmètres est indispensable pour préserver les périmètres existants et améliorer les conditions d'exploitation des agriculteurs. Dans le même temps, parvenir à une utilisation à la fois rationnelle et durable des ressources en eau disponibles dans la région reste un objectif essentiel.

Afin que les mesures de modernisation soient menées à bien, il faut procéder à une planification spatiale et temporelle. En outre, la capacité du canal de Laaroussia à répondre aux futurs besoins en eau d'irrigation des périmètres modernisés alimentés par le canal, doit également être mesurée. Ceci justifie une étude justifiant l’élaboration d’un Plan directeur pour la modernisation des PPI de la Basse Vallée de la Medjerda. Ce plan directeur doit servir d'outil cohérent et crédible pour la planification des futurs projets de modernisation jusqu'en 2035. En outre, il doit fournir les bases techniques nécessaires pour guider et justifier les actions requises pour la réhabilitation et la modernisation du canal de Laaroussia.

Le projet a comporté deux phases :

• Phase 1 : Le développement d'un plan directeur pour la modernisation du PPI sous commandement du canal Laaroussia. Le plan directeur vise à fournir un outil de planification cohérent pour la modernisation, au cours des deux prochaines décennies, de la zone d'irrigation de la basse vallée de la Medjerda, qui comprend 19 systèmes avec près de 27 000 ha de terres irriguées. Le plan est développé à travers une approche participative et consultative impliquant tous les acteurs ; différentes entités gouvernementales ainsi que les représentants des agriculteurs et autres parties prenantes dans l'utilisation (et la surexploitation / la pollution) des ressources en terre et en eau. La première étape est une étude de prédiagnostic du système de canaux et des systèmes d'irrigation qui vise à identifier les problèmes majeurs sur la base des informations disponibles et à orienter des investigations supplémentaires comme la topographie, la disponibilité de l'eau (eaux de surface, eaux souterraines et eaux usées), les études de sol, les infrastructures (canaux, systèmes d'irrigation, stations de pompage), les enquêtes environnementales (enquêtes auprès des utilisateurs, etc.). Ces investigations complémentaires ont constitué la base d'une étude diagnostique détaillée et multidisciplinaire qui a été présentée au moyen de cartes thématiques, regroupant différents critères et indicateurs (terre, irrigation, infrastructure, drainage, production agricole, cadre institutionnel, urbanisation, environnement, analyse financière et économique). L'étude diagnostique a permis d'élaborer et de hiérarchiser une série de scénarios d'aménagement et de réhabilitation du canal Laaroussia et des périmètres irrigués selon une analyse multicritères. Ce document stratégique a ensuite été converti, au cours de la dernière étape de la phase 1, en un plan d'action qui traite non seulement de la séquence, de l'approche et de la programmation de la réhabilitation du canal et des périmètres d'irrigation, mais aussi des mesures d'accompagnement au niveau des périmètres d'irrigation ainsi que des questions transversales clés. Parmi ces dernières ont été identifiées les questions de régime foncier, d'urbanisation, de planification et de gestion des ressources en eau, d'appui au secteur agricole et de formulation d'un plan d'action environnemental et social.

• Phase 2 : La réalisation d'une étude de faisabilité (avant-projet) pour la réhabilitation du canal et de son système de régulation et l'élargissement de sa capacité de transport avec pour objectif principal de déterminer les besoins de réhabilitation du canal en tenant compte de la faisabilité technique et économique des mesures. Une étude du système de régulation du canal a également été incluse dans l'étude, qui visait à satisfaire les besoins futurs en eau des systèmes d'irrigation et à vérifier la performance hydraulique du canal pendant différentes périodes.